Comment gérer ses émotions ? Apprendre à surfer sur la vague grâce aux neurosciences

delphinegrillet78
4 sept.
3 min de lecture

Il nous arrive à tous de dire « Je suis en colère », « Je suis triste », comme si l’émotion devenait notre identité. Pourtant, ce que les neurosciences nous rappellent, c’est que nous ne sommes pas nos émotions : nous les ressentons. Elles passent en nous comme des visiteurs passagers, parfois intenses, parfois légers, mais elles ne nous définissent pas.

Ce qui se passe dans le cerveau : la mécanique des émotions

Quand une émotion surgit, c’est tout un réseau cérébral qui s’active :

L’amygdale, au cœur du système limbique, joue le rôle d’alarme. Elle détecte rapidement un danger ou une situation nouvelle et déclenche une réponse immédiate.
Cette activation provoque un afflux de sang dans certaines zones du cerveau et du corps : le rythme cardiaque s’accélère, la respiration change, les muscles se préparent à l’action.
En parallèle, le cortex préfrontal — siège du raisonnement et de la prise de recul — peut intervenir pour calmer la réaction initiale et analyser la situation. Mais il met quelques secondes de plus à réagir.

C’est pour cela que nous avons parfois l’impression d’être “submergés” : le cerveau émotionnel agit avant que le cerveau rationnel ne prenne le relais.

Les neurosciences montrent aussi que :

Nommer une émotion active le cortex préfrontal et diminue l’intensité de l’amygdale.
Respirer profondément stimule le nerf vague, qui apaise le système nerveux autonome et rétablit l’équilibre.
Attendre la fin du “pic émotionnel” (souvent 90 secondes à quelques minutes) permet de redonner de la place au raisonnement.

En d’autres termes, une émotion n’est pas une fatalité : c’est une réaction physiologique qui suit un cycle naturel et que l’on peut accompagner.

Les émotions, des vagues passagères

Imaginez une vague. Elle surgit, monte, atteint son apogée, puis finit toujours par redescendre. Nos émotions fonctionnent exactement de cette manière. Elles apparaissent dans le cerveau limbique, déclenchent des réactions dans le corps — cœur qui s’accélère, souffle qui se bloque, gorge qui se serre — puis elles s’apaisent, laissant de nouveau de la place à notre esprit rationnel.

Le piège, c’est de réagir au sommet de la vague. Dans ces moments, nous parlons ou agissons souvent sous l’impulsion, et nous le regrettons ensuite. La clé, c’est d’apprendre à attendre que la vague redescende.

Des clés simples pour le quotidien

Lorsque je prends conscience de ce que je ressens dans mon corps, je mets un mot sur l’émotion.
Lorsque je respire et que je laisse passer le pic, je me redonne la liberté de choisir ma réponse.
Et lorsque j’accueille la vague au lieu de la fuir, je découvre qu’elle contient un message, une information utile sur mes besoins ou mes limites.

Alors la colère devient un signal pour poser une frontière.

La peur m’invite à être prudente.

La joie me rappelle ce qui me fait du bien.

Et même la tristesse a un rôle : elle m’aide à lâcher prise.

Dans notre quotidien, cela change tout. La prochaine fois qu’une émotion forte surgira, essayez simplement de vous dire : « Ce n’est pas moi. C’est une vague qui passe. » Observez ce que cela fait dans votre corps, attendez quelques minutes, puis décidez. Vous verrez : la sensation est déjà moins lourde, plus fluide, presque libératrice.

Et le rôle du coaching dans tout ça ?

Nos émotions ne sont pas des ennemies à dompter, mais des boussoles intérieures. Les comprendre grâce aux neurosciences, c’est apprendre à surfer sur les vagues plutôt que de se laisser submerger. Et dans cette danse entre raison et ressenti, il y a un espace immense de liberté et de confiance.

C’est précisément là que le coaching trouve sa place : accompagner chacun à reconnaître ses émotions, à les apprivoiser et à en faire un levier plutôt qu’un frein. Avec des outils pratiques et des exercices simples, le coaching aide à transformer ces vagues intérieures en ressources. Parce qu’apprendre à accueillir ses émotions, c’est finalement apprendre à mieux piloter sa vie.